Dernière mise à jour le 23 mai 2023
L’épilation par laser et par lumière polychromatique pulsée (lampes flash), pratiquée depuis les années 1990, a dorénavant fait ses preuves. Plus efficace, plus rapide et moins douloureuse que l’épilation par électrolyse, la photoépilation va améliorer le confort et la qualité de vie des patients qu’ils soient simplement gênés quotidiennement par une pilosité « indésirable » ou qu’ils souffrent de réelles pathologies telles que l’hypertrichose, l’hirsutisme, les folliculites ou nodules d’hidradénite, les kystes pilonidaux…. Toutes les folliculites liées à l’inflammation ou à l’incarnation des poils après rasage ou épilation à la cire, seront améliorées facilement en une ou deux séances seulement. La photo-épilation n’est pas totale ni définitive mais se définit comme une diminution suffisante des poils durant un cycle pilaire. Les résultats peuvent varier en fonction du sexe, de l’âge, de la zone traitée et des modifications hormonales.
Qu’est-ce qu’un poil ?
Le poil prend naissance au fond du follicule pileux.
Chaque poil est caractérisé par :
- Sa couleur (qualité et teneur en mélanine)
- Son type qui détermine sa profondeur et son épaisseur : duvet (fin et superficiel) intermédiaire et terminal (épais et profond).
- Son stade de croissance, sur 5 à 18 mois suivant les zones, (anagène : pousse, catagène : repos, télogène : chute).
Attention : Dans une même zone tous les poils ne sont pas à la même phase ni implantés de manière homogène à la même profondeur. Ils suivent chacun séparément ce que l’on appelle leur cycle pilaire et le laser ne pourra pas tous les détruire en une séance...
Mécanismes d’action
L’énergie lumineuse, monochromatique des lasers ou polychromatique des lampes pulsées, va être absorbée par la mélanine située dans le bulbe pilaire et transformée en chaleur. Le but est en effet de détruire par effet thermique les structures germinatives profondes (bulbe et bulge) du poil de façon à ce qu’il ne puisse plus repousser, sans endommager les autres structures de la peau. C’est la partie intra-cutanée de la tige pilaire (appelée « racine » par les patients) qui conduit la chaleur jusqu’aux structures germinatives pour les détruire.
Conséquences pratiques
Durant la séance, le bulbe pilaire est nécessaire à l’efficacité du traitement et il ne faut pas faire, avant une séance laser, d’épilation à la cire ou à la pince. En revanche, on peut utiliser sans problème des crèmes dépilatoires, des ciseaux ou le rasage, qui laissent la tige pilaire dans le follicule. Les poils en phase anagène (de croissance) sont les plus sensibles à l’effet du traitement laser car ils sont plus riches en mélanine et plus haut situés dans la peau. Ils ne représentent malheureusement que 20 à 70 % des poils dans une zone donnée à un temps donné.
Pour obtenir de bons résultats, il faut donc répéter les séances. En général on traite les patients toutes les 4 à 10 semaines en fonction des zones. Le nombre total de séances dépend de la couleur de la peau, de la zone traitée et du type de machine utilisée. En moyenne le traitement d’attaque nécessite entre 4 et 7 séances. Il est important de noter que les lampes pulsées disponibles chez les esthéticiennes, moins puissantes, nécessitent plus de séances et ne permettront qu’une épilation partielle.
Des séances d’entretien (plus espacées) peuvent être nécessaires surtout au niveau des zones hormono-dépendantes comme le visage ou chez l’homme. D’une manière générale, les résultats sont plus longs à obtenir et moins parfaits sur les zones hormono-dépendantes, surtout si les femmes présentent un excès d’hormones masculines (hyperandrogénie), qui n’est pas traité.
Les meilleurs candidats à l’épilation laser sont les patients à peau claire et poils foncés. Les poils blancs ne peuvent pas être traités (pas de cible mélanique), les poils blonds ou roux mais également les poils fins sont plus difficilement traitables car il y a moins de « cible » pour le rayon lumineux.
Les patients bronzés, métissés ou noirs sont plus difficiles à traiter. Dans ce cas, le rayon laser rencontre en premier la mélanine de la surface de leur peau avec un risque de croûtes et de dyschromies. Ils nécessitent l’utilisation de lasers spécifiques : laser Nd:YAG ou laser diode.
Contre-indications :
Contre-indications : Il n’y a aucune contre-indication
2 circonstances peuvent conduire à différer le traitement :
- Les peaux bronzées, il sera plus simple de traiter une peau « débronzée ».
- La grossesse n’est pas le meilleur moment pour traiter sans être une contre-indication.
Les patients atteints de vitiligo doivent le signaler au médecin car ils risquent de développer un phénomène de Koebner (apparition de taches blanches définitives sur les zones traitées par laser).
Suites normales :
- Sensation de coup de soleil (quelques heures en général, au maximum 2 jours)
- Rougeurs et gonflements pendant 1 à 24 heures
- Petites croûtes.
Effets secondaires :
Possibles et sans conséquence à long terme :
- Croûtes et petites cloques
- Tâches brunes ou claires transitoires (quelques mois)
- Eczéma (allergies à la crème anesthésiante, au gel de contact ou aux débris pilaires eux-mêmes...) ou urticaire
- Petits troubles vasculaires sans gravité (livédo, ecchymoses, thrombose de varicosités)
- Folliculite (inflammation du poil)
- L’hypertrichose paradoxale est l’apparition de poils fins sur la zone traitée par laser épilatoire ou en périphérie de la zone traitée. C’est un effet indésirable rare survenant le plus souvent au niveau du visage chez des patientes à peau foncée et avec une instabilité hormonale. Il est aléatoire, nécessite plus de séances (parfois 20) qui seront alors à la charge du patient.
Beaucoup plus rares :
- Modification de la sudation
- Les cicatrices définitives peuvent exister mais sont exceptionnelles.
Doit-on réaliser un test ?
Le plus souvent, un test n’est pas nécessaire. Dans certains cas particuliers (doute sur un bronzage ou peau très mate, poils blonds ou clairs), un test peut parfois être pratiqué. Dans ces cas, il permet d’évaluer :
- La tolérance (croûtes, bulles éventuelles...) en 48 heures
- L’efficacité, car dans la zone traitée les poils doivent tomber au bout de 15 jours.
Modalités de traitement :
Le patient porte des lunettes de protection oculaire afin de prévenir tout risque oculaire lié à l’utilisation du laser. Un gel est parfois appliqué sur la zone à traiter. La zone doit être propre et préalablement rasée (si possible 2 à 3 jours avant la séance pour que la peau ne soit pas irritée et que l’émergence des poils soit visualisable).
La pièce à main laser est placée au contact de la peau et émet l’impulsion lumineuse. Une sensation de picotement, de coup d’élastique ou de brûlure très brève est ressentie. L’effet recherché par le médecin est la formation de petites zones d’œdème ressemblant à des piqûres d’ortie autour des orifices pilaires. Le poil est carbonisé ou vaporisé selon le laser utilisé. Il tombe parfois dans les semaines qui suivent la séance. La rougeur et le gonflement obtenus sont les témoins de l’efficacité du traitement et disparaissent en quelques heures.
Rarement on peut observer des croûtes ou des cloques qui se résorbent rapidement avec un traitement adapté (pommade cicatrisante). Des taches brunes ou blanches peuvent également survenir mais tout rentre dans l’ordre en quelques semaines ou mois (laisser passer un été).
Cette fiche d’information recommandée par la Société Française des Lasers en Dermatologie peut vous être remise par votre dermatologue. Si elle ne suffit pas à l’établissement d’un devis, elle concoure à donner au patient une information suffisamment claire.
La consultation d’information donne des explications claires sur les résultats escomptés, les effets secondaires et les complications possibles. Il n’y a pas de remboursement par la sécurité sociale ni d’arrêt de travail pour ces soins esthétiques. Les prix sont essentiellement fonction de la surface à traiter. Le coût global est à évaluer avec le patient et fait l’objet d’un devis signé.
Une fiche de conseils et de soins ou ordonnance post-opératoires sont remises au patient avec les coordonnées du médecin.